desperate screaming young boy

Comment gérer les tempêtes émotionnelles de mon enfant ?

Faire face à une tempête émotionnelle si forte d’un si petit, c’est impressionnant, déroutant et souvent déstabilisant. On essaye plusieurs approches, on perd le nord à ne plus savoir quel cap garder pendant la tempête… Que faire ? Comment… :

  • comprendre l’origine et la raison d’être de ces crises ?
  • accompagner son enfant vers l’apaisement ?
  • réussir à ne pas perdre son calme et à ne pas de crier ?
  • prévenir et anticiper ces tempêtes émotionnelles ?

C’est ce que nous allons voir ensemble ici !

Repenser les tempêtes émotionnelles

Avant d’aller plus loin, j’ai envie de vous inviter à changer d’angle d’approche, par rapport à celui souvent véhiculée par la société et vécu par de nombreux parents. Repenser les tempêtes émotionnelles, mais aussi son enfant, et soi, en tant que parent.

Repenser les tempêtes émotionnelles… du coté de l’enfant

Votre enfant :

  • ne s’oppose pas par plaisir
  • il n’agit pas contre vous
  • il ne remet pas en cause vos compétences parentales ni l’amour qu’il y a entre vous
  • ce n’est pas un « enfant terrible » en plein « terrible two » : plutôt qu’un enfant difficile, c’est un enfant qui vit quelque chose de difficile

Repenser les crises… du coté du parent

Et vous n’êtes pas un mauvais parce que votre enfant fait une crise en plein supermarché !
Peu importe ce que les regards extérieurs peuvent parfois véhiculer comme jugement : le comportement de votre enfant à un moment donné ne dit rien de la relation que vous avez ensemble ni du parent que vous êtes pour lui, ou de vos compétences parentales.

Repenser … du coté de la crise

Et enfin, les crises sont normales.
Normales !

Elles ne sont pas a éradiquer à tout prix, mais à accompagner. Votre enfant n’est pas encore capable de faire face au tsunami des émotions intenses qui le submergent. Il est en difficulté, mais il va apprendre, petit à petit… tout comme nous, parents, apprenons petit à petit à devenir parent.

Et, dans la suite de l’article, je vais vous partager des idées pour mieux comprendre les tempêtes émotionnelle de votre enfant et comment les anticiper.

Les deux temporalités des tempêtes émotionnelles

Quand on réfléchit à comment gérer les crises et tempêtes émotionnelles de son enfant, c’est très utile de les considérer selon leur deux temporalités.

  1. L’instant présent : gérer la crise actuelle
  2. Et sur le long terme : diminuer la probabilité qu’elles arrivent.

(1) Le Temps présent : la crise

Tout commence là : l’instant présent et la crise que votre enfant est en train de vivre. C’est un moment difficile pour lui, pour vous. C’est intense et ça se vit tellement sur le moment présent que l’on semble parfois coupé de toutes les autres temporalités. La crise semble durer une éternité sans fin.

7 attitudes à adopter face à une tempête émotionnelle de son enfant

Il y a quelques gestes et attitudes qui peuvent vous aider à traverser ce moment difficile. Sans que ce soit magique pour autant, cela permet de se focaliser sur ce qui importe le plus, de ne pas se laisser emporter dans la tempête et de garder son cap. 

En voici 7 :

  1. S’assurer de la sécurité de l’enfant (pour ne pas qu’il se blesse ou blesse d’autres personnes)
  2. Se mettre à sa hauteur et offrir un abri physique, qu’il ne prendra sans doute pas, mais il verra que vous êtes disponible 
  3. Se rappeler que c’est difficile pour lui
  4. Et qu’il fait de son mieux.
  5. Éviter le cercle vicieux des cris et de l’escalade, donc d’abord prendre en charge notre régulation émotionnelle.
  6. Changer de paradigme : se dire que notre rôle n’est pas d’arrêter la crise de notre enfant à tout prix, mais de faciliter l’expression émotionnelle de notre enfant.
  7. Se rappeler qu’en pleine crise, notre enfant est « en zone rouge », il n’est pas capable de raisonner, et donc pas capable d’entendre nos arguments. Il ne peut rien apprendre à ce moment-là.

Notre rapport aux émotions et aux colères 

Quand les grandes émotions de notre enfant nous apportent de grandes émotions à nous, mieux vaut d’abord se pencher sur notre propre régulation émotionnelle. 

Car si nous nous laissons emporter dans la tempête, nous risquons de tomber dans le cercle vieux des cris de part et d’autre. Et celui de l’escalade symétrique face à notre enfant (ce dont je vous parle au point 5). Nous serons ainsi face à face l’un contre l’autre, plutôt qu’ensemble à regarder dans la même direction. 

Or il est possible de traverser ces moments comme des partenaires. En formant une équipe ayant le même objectif : s’aider à traverser un moment difficile.

Comment réagir face à mes émotions en pleine tempête émotionnelle ?

Il y a plusieurs pistes à explorer pour vous aider, en tant que parent, à mieux vivre les grosses émotions de votre enfant :

  • votre rapport à la colère 
  • vos pensées cachées derrière la colère 
  • les modèles de réponse à la colère que vous avez appris pendant l’enfance 
Mon rapport à la colère 

La colère, c’est souvent une émotion qu’on n’a pas appris à accueillir quand on était enfant. C’est une émotion qui est très mal vue… car souvent confondue avec la violence. 

Or une émotion et un comportement, ce sont deux choses différentes ! J’en parlerai d’ailleurs plus en détail dans le programme d’accompagnement que je suis en train de vous préparer.

Qu’il y a-t-il derrière ma colère ?

Pourquoi est-ce si dur de voir votre enfant en tempête émotionnelle ?
Qu’est-ce que cela vous fait vivre comme émotions ? 

Souvent, derrière notre colère qui monte en miroir de celle de l’enfant, on peut y avoir plein de choses :

  • sentiment d’impuissance
  • sentiment d’être rejeté par son enfant
  • peur du jugement des autres
  • sentiment d’être un mauvais parent
  • peur de reproduire un comportement de ses propres parents…
Quels sont les modèles de réponse que j’ai développés dans mon enfance ?

Dans notre enfance, nous avons tous développé des modèles de réponse qui nous étaient utiles à ce moment-là. Nous avons appris, de par notre expérience et les réactions de notre environnement, comment réagir à la colère. La nôtre comme celle des autres.

Mais les questions à se poser à présent sont :

Dans mes relations actuelles, est-ce que ces patrons nous servent encore ?
Est-ce que ça sert mon enfant et ma relation à lui ?

Pourquoi ma gestion de mes émotions est importante

Parvenir à être en contact avec ses émotions sans se laisser submerger par elles est un atout merveilleux. Et c’est très utile pour gérer les repères émotionnels de mon enfant. Comme je le dis souvent : la bienveillance parentale commence avec soi-même. Cela permet :

  • de modéliser, apprendre à l’enfant par l’exemple (le plus puissant des vecteurs d’apprentissage)
  • d’être davantage apte à accompagner l’enfant et l’aider à réguler l’expression de ses émotions 
  • et d’éviter les cris et l’escalade.

La distance émotionnelle consciente (prise de recul pour ne pas partir dans l’escalade) permet de ne pas entrer en écho avec les émotions de l’enfant. Cela permet également de :

  • sortir de la logique de chercher une solution à tout prix,
  • qui génère souvent un sentiment d’impuissance,
  • lui-même faisant naitre en nous de la frustration et de la colère,
  • qui peuvent nous amener à avoir des comportements (actes ou paroles) qu’on ne souhaite pas avoir avec son enfant.

Bref, travailler d’abord sur son propre rapport émotionnel est un cheminement important pour soi et un vrai cadeau pour sa parentalité et toute la famille. Un cheminement pas forcément facile, mais qui en vaut vraiment la peine ! N’hésitez pas à vous faire accompagner par un•e professionnel•le dans ce cheminement personnel et parental.

(2) Le long terme : comprendre et anticiper les tempêtes émotionnelles

Le deuxième temps des tempêtes émotionnelles de l’enfant est celui de l’après-coup. Celui propice à l’analyse pour mieux comprendre et anticiper.

  • Qu’est-ce qui se passe quand il y a une crise ?
  • Quel est le contexte ?
  • Il y a-t-il un évènement déclencheur ?
  • Comment était mon enfant avant la crise ?
  • Ses besoins étaient-ils satisfaits ?
  • Et comment étais-je (état émotionnel, réponse à mes besoins)?
  • Et notre relation (déjà tendue avant ? Si oui, pourquoi ?). 

Réfléchir la tête posée permet de voir les choses dans le calme, en sortant des émotions intenses que nous avons peut-être vécues en même temps que notre enfant. Et de trouver des solutions plus adaptées et efficaces pour anticiper (prévenir les crises) et les résoudre.

Avec l’enfant

Après la tempête émotionnelle, l’enfant sera plus disponible pour mettre des mots et entendre les vôtres. Il n’est pas forcément nécessaire ni judicieux d’en parler dans la seconde qui suit, mais trouvez un moment calme dans un cadre où l’enfant se sent en sécurité pour revenir sur ce qu’il s’est passé.

En parler

En parlant avec l’enfant, vous pouvez l’inviter, selon son âge et ses capacités, à dire ce qu’il a senti, dans sa tête et dans son corps. Essayez de rester descriptifs et de ne pas surinterpréter ni suranalyser le comportement de l’enfant. Vous pouvez émettre des hypothèses : j’ai eu l’impression que tu as vécu telles et telles émotions…

Vous pouvez aussi parler de ce que vous avez vécu, ressenti… Et au fur et à mesure de votre cheminement parental, dans votre approche et façon de gérer les tempêtes émotionnelles. Par exemple dire que vous êtes content·es par ce qu’il … (par exemple ne s’est pas blessé, est venu chercher de l’aide…) et par ce que vous … (par exemple avez réussi à ne pas crier).

Y jouer

Vous pouvez jouer, mettre en rôle… la crise et les tempêtes émotionnelles. Que ce soit avec des figurines ou en jeu de rôle avec l’enfant, vous pouvez présenter le comportement de l’enfant et celui de l’adulte ressource présent.

Sensibiliser aux émotions

L’enfant qui comprend les émotions, leur fonctionnement, leur utilité (pas d’émotion négative mais désagréable, signal…) aura plus de facilité à comprendre vos paroles lors des discussions après les tempêtes émotionnelles.

Sensibiliser aux émotions peut se faire dès le plus jeune âge, avec des petites peluches, des livres, roue des émotions…
Et l’adulte peut aider l’enfant à :

  • mieux connaitre les émotions, leurs expressions sensorielles et corporelles
  • et des façons d’accueillir ses émotions
  • tout en ne pas se laisser submerger, et trouver une façon de les exprimer de façon socialement acceptable…

Mieux vivre les tempêtes émotionnelles de son enfant… et les siennes !

J’espère que cet article vous aura donné des pistes pour vous aider à mieux vivre les émotions intenses et tempêtes émotionnelles de votre enfant… et les vôtres aussi ! 

N’hésitez pas à me partager comment vous vous sentez suite à la lecture de cet article et ce que vous avez envie de mettre en place. 

Et si vous sentez qu’un soutien pourrait vous être utile, n’hésitez pas à faire appel à un•e professionnel•le, comme un•e psychologue. Vous pouvez me contacter via cette page où je vous parle de mon approche de l’accompagnement parental.

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