Voyager avec un bébé, cela fait rêver certain·es et cela en inquiète beaucoup. Comment s’organiser ? Faut-il adapter sa façon de voyager ? Et si oui, comment ? Quelles précautions prendre pour sa santé et sa sécurité ? Pourquoi voyager avec un enfant si jeune, puisqu’il n’en gardera aucun souvenir ? J’ai reçu beaucoup de questions de votre part et j’espère y répondre au fil des articles que je vous prépare sur le sujet. Je commence par le commencement : à quel âge commencer à voyager avec son bébé ?
Notre expérience de voyage avec un bébé de moins d’un an
Petit bilan avant de commencer : Manea a maintenant 15 mois et a voyagé, par ordre chronologique :
- en Espagne (en avion) à ses 3 mois,
- en Allemagne (en train et voiture) a ses 5 mois,
- au Japon (en avion et à pied) de 6 mois 1/2 à 7 mois 1/2,
- au Canada et aux USA (en voiture) de ses 9 mois à ses 1 an et 1 mois.
Voyager avec un bébé : quand et comment commencer ?
Un bébé, ce petit être totalement dépendant des adultes qui s’en occupe. Avec ses grands yeux, il regarde le monde avec un mélange d’étonnement et de confiance. S’il semble avoir 1001 besoins, son plus grand besoin est avant tout d’être auprès des personnes qui représentent sa base de sécurité, à savoir souvent ses parents. Être porté, câliné, rassuré, diverti… Tout cela peut très bien être fait chez soi comme à l’autre bout du monde !
Avant de partir, j’avais cette petite voix en moi qui me disait que, comme tous les bébés, mon bébé aurait une belle capacité d’adaptation… et une autre petite voix qui me disait « En es-tu sure ? ».
Que lui répondre ?
Comment savoir comment son bébé va réagir au décalage horaire, au changement de logement quotidien, aux nouveaux décors, nouveaux bruits, nouvelles odeurs, nouveaux visages… ? Impossible avant d’y être !
Pourtant, certaines attitudes et certains gestes m’ont permis d’être plus zen avant notre grand départ pour le Japon. Voici donc mon expérience.
Étape par étape
Comment habituer bébé au voyage ? En l’habituant au mouvement et à la diversité dès le départ. Très rapidement, n’ayant pas de voiture au moment où notre bébé est né, nous avons emprunté une multitude de transports différents. Tram, train, métro, bus, taxi… Au début, une sortie en tram était en soi le grand évènement de la journée pour notre bébé. J’essayais donc de limiter les autres nouveautés et apprentissages simultanés. Je me mettais à sa place : tous ces sons, toutes ces lumières, toutes ces images qui défilent devant ses yeux… cela doit être impressionnant au début !
Un transport après l’autre, nous avons élargit la zone de confiance de notre bébé. Quand nous l’avons senti plus à l’aise, nous avons commencé à les cumuler, à sortir plus loin, plus longtemps… Et à ses trois mois, nous avons pris l’avion en famille pour la première fois. Nous sommes allé·es présenter Manea a la famille de François qui vit en Espagne. Le premier vol en avion, c’est un vrai événement dans la vie familiale ! Mais j’y reviendrai plus bas.
Le portage
Pour ce qui est d’y aller étape par étape et habituer son bébé à des expérience variées, les déplacements ne sont que la partie émergée de l’iceberg. J’ai veillé également à habituer mon bébé à être allaité dans des positions différentes, des endroits différents et dans des écharpes de portage différentes. Cela s’est fait très progressivement, et seulement quand nous avons commencé, Manea et moi, à nous sentir à l’aise avec l’allaitement. Ce qui peut prendre du temps.
J’ai aussi voulu proposer à Manea des activités variées au quotidien, tout en suivant ses intérêts. Je l’ai amené a rencontré des personnes très différentes, ne fut-ce que lors de nos sorties en transport en commun où il parvenait toujours à échanger quelques sourires avec des personnes de tous les âges, sexes et origines.
Et enfin, il y a le volet sommeil. Dormir n’importe où, n’importe quand, dans n’importe quelle condition. Et là, comme pour les autres domaines, c’est lui qui a guidé notre progression. Manea n’est pas réglé comme une horloge, que ce soit pour l’alimentation ou le sommeil. Parfois, pour dormir, il préfère un environnement sombre et calme. Parfois, il tombera dans les bras de Morphée peut importe le monde et le bruit, du moment qu’il a le sein en bouche. Ce qui s’est toujours vérifié en voyage, c’est son besoin de connaitre un minimum son environnement avant d’y passer la nuit. J’y reviens plus bas dans l’article.
Quand commencer à voyager avec bébé ?
Quand vous vous sentez à l’aise, tout simplement. Avoir un bébé, cela change beaucoup de choses… et peu tout à la fois. Peu dans le sens que, oui, voyager est toujours possible. Nous restons les mêmes personnes, avec les mêmes passions, les mêmes valeurs. Et cela change tout dans le sens que nous avons une personne entièrement dépendante de nous, à qui il faut penser sans cesse. Et s’adapter à elle… au moins autant qu’elle s’adapte à nous.
S’habituer à être parent peut prendre un petit peu de temps. Et apprendre à connaitre et apprivoiser son bébé également. Décoder ses pleurs, son fonctionnement, ses préférences, apprendre à anticiper ses besoins… Autant de cordes à votre arc de parent qu’il vaut mieux avoir acquises avant de se lancer sur les routes. Même si l’apprentissage est continu, et continuera donc en chemin.
Et la santé dans tout cela ?
Je cite ce point pour qu’il fasse partie de vos critères de choix : la santé du bébé. Par exemple, certains vaccins ne se font pas avant un certain âge et sont recommandés ou obligatoires pour certaines destinations. Certains risques sont liés à certaines destinations, comme le virus zika par exemple…
Je ne développe pas davantage ce point, il est dans ma « to do list » des articles à écrire. J’en reparlerai donc plus en détail une prochaine fois. Mais comme ça vous l’avez déjà en tête.
Concrètement, quel est l’âge idéal pour commencer à voyager avec bébé ?
Je vais sans doute vous décevoir, mais je ne pense pas qu’il y ait un âge idéal en soi. Cela va en grande partie dépendre du bébé, des parents, du style de vie et de la communion de ces trois facteurs. Personnellement, notre timing a été assez idéal : des déplacements progressifs, le premier voyage en avion a 3 mois pendant 2 semaines dans un climat doux, un voyage en train et roadtrip à 5 mois dans un climat froid, et un long voyage en avion à ses 6 mois vers un printemps précoce.
Parce que, oui, dans la considération de vos expériences de voyage avec bébé, la destination, distance et le moyen de locomotion compte, tout comme la durée du séjour, son style et son climat. Notre bébé n’était pas un enthousiaste du froid et du vent, chaque expérience avec ces facteurs climatiques-là était à peser plus précautionneusement dans la balance !
Dans de prochains articles, je vous partagerai les points auxquels penser avant de partir en voyage, les petites attitudes qui aident une fois sur les routes, le matériel que j’emporte selon le style de voyage…
Si vous avez des questions suite à cet article ou un sujet que vous souhaiteriez me voir développer, dites-le moi dans les commentaires !
Bonjour et merci pour cet article !
Je me retrouve parfaitement dans tout cela. Le bon moment est toujours celui où l’on se sent prêt.
Différents voyages courts en voiture et en train les premiers mois, puis, une traversée du tunnel sous la Manche en décembre dernier, alors qu’il avait 4 mois, un court voyage en avion à 9 mois, et un road trip en voiture à 12 mois. Tout a été relativement progressif, autant pour lui…que pour nous. A chaque fois, nous élargissons notre manière de voyager, mais systématiquement selon ce que l’on se sent capable de faire tous les 3.
La manière de voyager change, c’est certain : pour l’instant, je refuse les départs en bus, à 4h du matin et d’arriver dans un endroit sans savoir où il posera sa tête pour dormir.
Mais ces nouvelles habitudes permettent un voyage qui est nettement plus beau quand il se reflète dans les yeux de mon petit bonhomme. J’adore le voir découvrir – ébahi (ou très blasé, ça dépend !) de nouveaux endroits, rencontrer de nouvelles personnes. J’aime ces voyages en famille, ce temps précieux que l’on partage. Et s’il n’en garde rien ? Et bien on lui racontera… On lui racontera quand il battait des bras devant les poissons cet été, quant il souriait face aux vagues au printemps et quand il ouvrait grand les yeux à Westminster l’hiver dernier.
Merci encore pour votre retour d’expérience…hâte de lire la suite !
Merci beaucoup pour ton commentaire… le tout premier du blog ! 😉 🙂
Je vois que vous aussi vous avez été progressivement avec votre bébé pour lui faire découvrir le monde et les voyages.
C’est vrai qu’il y a certaines choses que nous avons fait quand nous étions à deux, comme des trajets de nuit en bus chaotiques… et que ne nous voyons plus faire maintenant. Et que nous faisons notre possible pour adapter nos déplacements à notre bébé : si nous avons de longues heures à voyager en voiture, nous visons le temps de sieste, et pour les longs vols en avion nous préférons les vols de nuit.
Je reparlerai de ces « astuces » dans un prochain article qui est en cours de rédaction.
J’ai moi aussi de trop beaux moments en mémoire, avec les yeux ébahis de notre bébé devant des paysages fous. Si lui ne s’en souviendra pas plus grand, moi je ne les oublierai jamais <3