Parentalité positive et mouvement de balancier

Le mouvement de balancier de l’éducation bienveillante

Le mouvement de balancier de l’éducation bienveillante et de la parentalité positive, c’est ce mouvement qui évolue avec le temps, avec la culture dans laquelle nous vivons, notre époque et les connaissances scientifiques. 

Je vous propose de retracer ce mouvement avec l’évolution de la vision de l’enfant et de la parentalité.

  • D’abord avec la première position qui s’opposait à la vision de l’enfant soumis et bébé réduit à être un tube digestif. Une position révolutionnaire centrée sur l’enfant.
  • Ensuite, un mouvement de critique envers la parentalité positive et bienveillante, centrée sur le parent souffrant de culpabilité et culpabilisation, voire de burn-out parental.
  • Enfin, une position plus au centre, où le bien-être de l’enfant comme celui du parent sont pris en compte. Une approche de bienveillance pour tous.

Le mouvement de balancier dans l’approche parentale : d’un extrême à l’autre

Prendre soin de l’enfant est devenu une urgence. L’enfant n’est plus un objet passif qui doit obéissance à son parent et dans la seule tâche et de grandir pour devenir un adulte. L’enfant est un sujet actif à part entière, une personne déjà dès le départ. Un être vulnérable et digne de respect.

Ce grand chamboulement dans la vision de l’enfant a entrainé un grand chamboulement dans la vision du parent et dans la perspective de parentalité.

Dès lors, le parent ne doit plus simplement nourrir son enfant veiller à ce qu’il soit propre et bien habillé, qu’il ait accès à une éducation… Le parent devient le terreau fécond qui permet à cette petite graine de germer, de pousser et d’évoluer.

Du « parent suffisamment bon » au parent parfait… et au burn-out parental

S’il y a de bonnes attitudes parentales, il y aurait-il de bons parents ? Et du coup, il y aurait-il de mauvais parents ? Du parent « suffisamment bon » décrit en psychologie, on peut tomber dans la dérive du parent parfait.

Culpabilité et culpabilisation, charge mentale ménagère qui crève le plafond, pression pour développer toutes les potentialités de son enfant… La parentalité positive peut avoir été associée à ce mouvement de balancier qui se situe uniquement du côté de l’enfant.

De plus en plus, on parle alors de burn-out parental (je reviendrai sur cette notion plus en détail dans un prochain article). Le parent tombe en burn-out, courbe le dos sous la pression extérieure et aussi intérieure qu’il peut se mettre pour tenter de répondre à tous les besoins de son enfant de façon la plus parfaite possible.

Cela la pose deux grandes questions à mes yeux.

  • D’abord, quel exemple donnons-nous à nos enfants ? Celui d’un parent qui s’oublie, celui d’un parent totalement dévoué qui n’existerait qu’à travers son enfant ou pour son enfant…
  • Ensuite, comment prôner des valeurs de respect de soi et des autres, de bienveillance envers soi-même et les autres, quand on n’applique pas cela soi-même ?

Un parent épuisé est un parent en souffrance. C’est une porte d’entrée, un risque de burn-out parental, mais aussi de souffrance du côté de l’enfant et de famille. 

hanging gold colored pendant with necklace
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Vers le centre du pendule : pour plus de respect de l’enfant et du parent

Actuellement, j’observe de plus en plus un mouvement de balancier qui reviendrait au centre. Nous ne sommes plus dans les deux extrêmes précédents du pendule :

  • Le parent n’est pas une figure d’autorité hiérarchique au-dessus de l’enfant.
  • L’enfant n’est pas ce sujet précieux pour lequel il faudrait se sacrifier et s’oublier.

Je pense que nous arrivons à une nouvelle configuration de balancier, avec de plus petits mouvements autour du centre. Un centre qui prendrait en compte le respect de soi et de l’enfant simultanément. 

Car la bienveillance envers les autres commence par la bienveillance envers soi-même. 
Car on ne peut pas être empathique envers les autres si on n’est pas empathique avec soi-même. 
Car on ne peut pas accueillir les émotions des autres si on bloque l’accès à ses propres émotions…

Comment effacer de sa vie les VEO (Violences Educatives Ordinaires) si on fait preuve de violence envers soi-même et qu’on épuise ses ressources (nous mettant plus en position de risque de VEO) ?

Ce qu’est vraiment la parentalité bienveillante

Pour moi, la parentalité bienveillante, c’est ça. 

C’est une approche qui change drastiquement la vision sur l’enfant, mais aussi sur le parent. Une vision qui ne veut pas d’opposition entre les deux, mais plutôt une danse où l’on s’accorde avec l’autre. Une légère oscillation, des mouvements vivants, pour trouver une façon unique et créative de répondre aux besoins de chacun·e.

La parentalité positive et bienveillante, c’est être positif et bienveillant envers soi-même également. Par souci de cohérence, de montrer l’exemple, mais aussi et surtout de tenir la distance. Être parent, ce n’est pas un sprint. C’est encore plus qu’un marathon… et ça ne devrait même pas être une course !

Chaque parent démarre sa vie de parents avec un bagage unique et particulier, avec des valeurs qui lui sont propres, une vision de la parentalité et de l’éducation… Les parents n’ont pas besoin de jugement, ils n’ont pas besoin de conseils, ils ont besoin le plus souvent de temps, de soutient bienveillant et non jugeant, et de respect pour trouver et créer leur propre chemin. Trouver leur cap, leur boussole. 

Voilà pour ma réflexion du jour sur l’évolution de la parentalité positive et bienveillante, et ma vision de cette approche parentale. Vision que je souhaite transmettre sur ce compte et, à terme, à travers les accompagnements de parents que je me réjouis de proposer.

Et pour vous, c’est quoi la parentalité bienveillante ?
Cela vous parle cette idée de pendule et de balancier ?

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