Peut-on dire non à son enfant quand on décide d’avoir une parentalité positive ? Oui, bien sûr ! Le non est inévitable et peut avoir de belles vertus. Comme celle de poser le cadre, d’apprendre à s’écouter et poser ses limites. Dire non à son enfant : mais comment ? Car il existe 3 types de « non » différents que l’on peut poser à son enfant.
Les 3 types de « non »
Il existe donc 3 différents types de non :
- Le « non » non négociable
- Le « non » réorientable
- Et le « non » contextuel
Et il existe une quatrième catégorie bonus : le non automatique.
Je vous ai présenté ces différents non dans un post Instagram hier. J’ai voulu prendre le temps de poser un peu plus mon propos, et de compléter avec le dernier point (les bienfaits de dire non à son enfant), dont je n’avais pas encore parlé.
1. Le « non » non-négociable
Ce non non-négociable est lié aux règles et au cadre posé par les parents. Je recommande de mettre très peu de règles… Et de bien les choisir pour quelles soient des piliers qui soutiennent la vie de famille, plutôt que la limite. Les règles sont là pour aider à ce que le quotidien soit plus fluide et diminuer les tensions.
Mettre des règles est inhérent à la vie en société, que l’on choisisse la parentalité positive et bienveillante ou non. J’en parlais dans l’article sur l’importance du cadre et des limites en parentalité positive.
Ces règles de base peuvent être, par exemple : on ne fait pas mal aux autres ni à soi. Cette règle générale permettra de servir de guide dans de nombreuses situations du quotidien.
Ainsi, si l’enfant enfreint cette règle et fait mal à un autre, un non clair viendra rappeler la règle, non négociable. L’enfant apprendra ainsi que son cadre de vie est sûr et fiable, qu’il peut se reposer dessus. Bien sûr, cela n’empêche pas de poser ce « non » avec bienveillance. Par exemple, en expliquant, en accueillant les émotions, en réorientant vers un comportement plus adapté…
2. Le « non » réorientable
Ici, le non vient pour limiter un comportement jugé inapproprié de l’enfant, et le réorienter vers un comportement plus adéquat.
Par exemple : l’enfant montre son envie de lancer en jetant tout ce qui lui tombe sous la main. Le parent peut réorienter en proposant à l’enfant un jeu de lancé avec une balle en mousse, en sortant dehors jouer au basket…
L’idée est de trouver solution créative qui part du besoin et de l’envie de l’enfant, pour qu’il puisse exprimer ce besoin de façon socialement acceptable.
3. Le « non » contextuel
Le non contextuel touche à nos limites et ressources tant externes (réseau, contexte social…) qu’internes (niveau d’énergie et de fatigue, ressources intérieures, limites personnelles).
Cela signifie que c’est un « non » qui va être fluctuant : parfois nous allons être d’accord pour faire telle activité, telle sortie… et parfois non. C’est tout à fait humain et normal ! Vous pouvez expliquer à l’enfant ces changements en lui expliquant les raisons, en parlant de vos ressources, de votre réservoir d’énergie…
Parler de ses limites, de ses ressources et de ses besoins, c’est permettre à l’enfant de comprendre que ses émotions et ses besoins sont importants également. Que s’écouter et mettre ses limites est normal et utile. Et que l’on peut poser ses limites tout en restant en lien, dire non tout en étant toujours lié par l’amour et l’affection. Je reviendrai sur ces points dans les avantages de dire non à son enfant.
4. BONUS : le « non » automatique
Ce sont ces « non » qui viennent par automatisme, de notre éducation, culture, histoire… Ils peuvent-être à questionner, remettre en question pour évaluer leur pertinence et leur alignement avec notre façon d’être parent, notre vision de la parentalité.
Typiquement des « non » liés à l’idée « j’ai raison / je dois avoir le dernier mot / mon enfant doit m’obéir parce que je suis le parent et il est l’enfant ». Une représentation encore très ancrée dans notre société et qui induit un rapport de force, tout à fait inutile, peu efficace et qui peut nuire à la relation que nous avons avec notre enfant.
Les bienfaits de dire « non » à son enfant
Dire non à son enfant, c’est souvent vu comme plutôt limitant. La parentalité positive met l’accent sur tous ces oui que l’on peut offrir à son enfant. Et je rejoins tout à fait cette idée. J’en ai d’ailleurs parlé dans ce post Instagram et dans cet article : comment et pourquoi dire oui à son enfant plus souvent.
Je tiens néanmoins à poser quelques mots sur les bienfaits de dire non à son enfant. Car je sais que certains parent ont peur d’utiliser ce mot, comme s’il était à bannir.
Pourtant, apprendre à donner et à recevoir un non… c’est une compétence sociale importante !
Ce que dire non à son enfant permet ?
Dire non à son enfant lui permet beaucoup d’apprentissages différents, par observation et imitation. Car n’oublions pas que l’enfant apprend surtout par observation et que nous, parents, sommes des exemples, des modèles qu’ils vont imiter.
Dire non à son enfant lui permet d’apprendre que :
- qu’il y a des règles, un cadre inhérent à la vie sociale
- ma liberté se termine là où commence celle de l’autre
- le non se respecte dans un sens comme dans l’autre : le non que l’on reçoit et celui que l’on donne (bases du consentement)
- c’est OK d’avoir des limites personnelles (par rapport au non contextuel) et d’apprendre à s’écouter : ce n’est pas une faiblesse de dire non
- et enfin que c’est OK de poser ses limites en disant non, qu’on ne brise pas le lien.
J’espère que cet article vous aura intéressé et nourrira vos réflexions pour construire votre propre parentalité.
Psychologue, j’accompagne les parents dans leur cheminement personnel et parental, n’hésitez pas à me contacter pour une demande de séance personnalisée.